mardi 24 novembre 2015

Le chemin de fer de Bédarieux à Saint-Affrique

Paris, 9 avril
M. Charles Caffort, député de l'Hérault, vient de déposer son rapport fait au nom de la Commission des Travaux Publics et des moyens de communication, chargée d'examiner la proposition de résolution de MM. Émile Borel et Barthe, tendant à inviter le Gouvernement à mettre à l'étude l'avant-projet de prolongement jusqu'à Saint-Affrique de la ligne de chemin de fer de Bédarieux à Plaisance.
Dans l'exposé des motifs M. Charles Caffort indique la richesse des régions qui seraient desservies : Mines de Castanet-le-Haut, dans la commune de Saint-Gervais-sur-Mare (Hérault), concédées par ordonnance royale de 1836 occupant un périmètre de 6 kilomètres carrés 74 hectares, englobés dans un consortium dont le siège social est à Montpellier, 12, rue Clos-René ; Mines de charbon de Longagues, canton de Murat (Tarn), dont le périmètre s'étend à la fois dans le Tarn et dans l'Hérault ; Mines de Carnaves, mines de Brusques, de Calmes et Viala-de-Faveyrolles (Aveyron) ; Mines de Lespinousse, communes de Castanet et de Rosis (Hérault).
En dehors des charbons, métaux et minerais divers, il y a les bois et produits agricoles. Ces bois, de la partie supérieure du Dourdou, pourraient fournir du bois de chauffage et du charbon de bois, de même que des margotins pour les boulangers ; du bois industriel billes de fort équarrissage, pour constructions de poteaux de mines, traverses de chemins de fer, des plateaux et planches pour l'ébénisterie et la menuiserie, et du bois ouvré. Toute la région de Castanet-le-Haut, vallée supérieure de la Mare, versant méditerranéen, est boisée et complantée de châtaigniers sauvages et greffés. Les arbres greffés fournissent annuellement un fort rendement en châtaignes fraîches et sèches qui font l'objet d'un commerce très suivi sur les marchés de la plaine de l'Hérault (Pézenas, Béziers, Narbonne, etc.). Les arbres sauvages fournissent des cercles pour l'industrie de la futaille, du caissage et des emballages pour primeurs. Enfin des tuteurs pour le vignoble et aussi des douelles et des bois d’œuvre pour la barriquaille, les comportes et autres récipients en usage constant dans l'industrie du vignoble.
En conclusion de cet exposé, si clairement documenté, M Charles Caffort estime que l'utilité de cette voie ferrée est indiscutable et il en indique le véritable tracé pour éviter la longueur du tunnel au sortir du terminus actuel de Plaisance vers la vallée du Dourdou : sortir de la gare de Plaisance en légère courbe, passer sous la route Grande Communication n°13, sortir à 200 mètres plus loin, entre l'école et la cure d'Andabre ; traverser le route de Castanet et sauter la rivière ; puis suivre le tracé du vieux chemin de Castanet, sur la rive droite de la Mare, jusqu'à la côte 480 ou 500 ; passer en tunnel sous le col de Genestet (300 mètres environ), et sortir dans le lit du ruisseau du même nom, se jetant au pont même de la Mouline dans le Dourdou qu'il n'y a plus qu'à suivre jusqu'à Saint-Affrique.
Ce tracé de logique et de bon sens doit être dit M. Charles Caffort, infiniment coûteux ; en tout cas il mérite d'être étudié si l'on veut bien se rappeler les avantages incalculables que nous faisions ressortir plus haut. Et le rapporteur conclut à l'adoption du texte de MM. Émile Borel et Édouard Barthe.
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